Rivages des produits du monde est une dexposition qui se déroule aux archives départementales Gaston Deferre du 14 septembre 2013 au 18 janvier 2014.
Cette exposition, couplée avec l'exposition "Ouvriers d'ailleurs" aux archives départementales d'Aix-en-Provence, s'articule autour des 9 matières premières qui ont marqué l’histoire industrielle de la ville de Marseille et de ses environs :
- les indiennes qui sont des cotonnades peintes, teintes et/ou imprimées avec des couleurs et motifs floraux et animaliers. Elles symbolisent l'irruption de la culture asiatique dans les garde-robes et les intérieurs provençaux. A partir du 18° siècle, l'indienne devient un tissu emblématique de la culture et de l'industrie provençale.
- le corail, espèce presque endémique de la Méditerranée. Conservé brut ou travaillé pour devenir chapelet de prière, amulette, parure prophylactique, monnaie, bijou ou élément de décor, il a cumulé depuis l'Antiquité vertus sacrées et profanes, alimenté un patrimoine artistique original et cristallisé les efforts des populations littorales de la Provence autour de sa pêche, de son industrie et de son commerce.
- les minerais et les métaux : le travail des minerais et des métaux ferreux et non ferreux a donné à Marseille de courts mais grands moments de prospérité. La ville de Marseille est active dès le XVII° siècle dans la transformation et le négoce du plomb brut britannique, avant de se tourner vers l'Espagne. Huit usines sont créées entre 1848 et 1854, notamment celle des Goudes et de l'Escalette. Marseille a ainsi contrôlé l'économie internationale du plomb pendant plus de quinze ans. La sidérurgie apparaît au milieu du XIX° siècle avec les hauts-fourneaux de Cassis au quartier du Bestouan (faillite en 1857) et ceux de Marseille-Saint-Louis (fermés en 1905). La sidérurgie renaît de ses cendres en 1973 avec l'usine Solmer à Fos-sur-Mer, aujourd'hui exploitée par ArcelorMittal.
- les matériaux de construction : de nombreuses usines fortement spécialisées dans la production de tuiles, de briques, de mallons, de chaux ou de ciments ont réussi dès le XIX° siècle à exporter leurs produits dans le monde entier. Seuls subsistent aujourd'hui les sites industriels de grands groupes (Lafarge) ou spécialisés sur un segment particulier comme la fabrication des santons ou la céramique de jardin.
- la bauxite et l'alumine. La bauxite fut identifiée au pied du château des Baux-de-Provence en 1821 par le chimiste Pierre Berthier. Au XIX° siècle et au cours du XX° siècle, plusieurs gisements français sont exploités, mais le principal est de loin celui de Brignoles. Jusque dans les année 1940, la France est le premier producteur et exportateur mondial de bauxite. Depuis, la dernière mine varoise a fermé en 1990. Les bauxites d'importation sont transformées pour faire de l'aluminium mais aussi des alumines de haute qualité (utilisées pour les plaquettes de frein, écrans LCD, téléviseurs, smartphones,...).
- les corps gras de cette activité à Marseille remonte au minimum au XIV° siècle. Longtemps dominées par la fabrication des bougies et du savon de ménage à base d'huile d'olive, cette activité s'est profondément transformée au cours des XIX° et XX° siècles en mettant au point de nouveaux produits comme l'huile d'arachide de table, les beurres végétaux, les savonnettes parfumées, la lessive en poudre. Complètement sinistrée dans les années 1970, la transformation des corps gras n'est plus représentée aujourd'hui que par quelques PME produisant des produits traditionnels et réputés "bio".
- le pétrole. Marseille s'intéresse au pétrole très tôt et importe ses premiers barils à partir de 1862. Entre les deux guerres mondiales, un véritable complexe industriel nait sur les pourtours de l'étang de Berre avec la mise en place de la raffinerie de Berre (1931), de celle de Lavéra (1933) puis de l'usine de La Mède (1934). Après la Seconde Guerre Mondiale, de nouvelles infrastructures sont mises en place à Fos-sur-Mer, capables d'accueillir les supertankers. La région marseillaise assied alors son influence en accueillant le dépôt de tête du pipe-line Sud-européen. Aujourd'hui, le pétrole représente un secteur clé de l'économie régionale, les hydrocarbures assurant les deux tiers des échanges maritimes. L'ensemble Marseille-Fos constitue un port pétrolier d'envergure mondiale, devancé seulement par Houston et Rotterdam.
- le tabac et les allumettes. La production d'allumettes se développe à Marseille après 1840 avec les maisons Roche et Caussemille et leurs manufactures du Prado et de la Belle-de-Mai. Les deux entreprises fusionnent ensuite et s'implantent en Italie, Algérie et Belgique. Le tabac est préparé à Marseille dans les manufactures de la rue Sainte puis à la Belle-de-Mai (1868-1990). Spécialisée dans les cigares et dans les tabacs à mâcher et à fumer la pipe, la manufacture développe la cigarette (dès 1873 avec le modèle "élégante") qui devient sa production exclusive après la Seconde Guerre Mondiale avec la "Gauloise" et la "Gitane".
- l'agroalimentaire. Les production de farines, de pâtes, de semoule, de riz, de biscuits, d'alcools, de café, de réglisse, de chocolat ou de sucre ont nourri la croissance de Marseille et de ses environs en favorisant l'imbrication des fonctions commerciales, maritimes et industrielles. Après avoir occupé plusieurs milliers d'ouvriers et donné naissance à quelques marques célèbres comme le sucre Saint-Louis, la farine Francine, la Banette, la bière Zénith, Orangina, le pastis Ricard ou le thé Eléphant, les industries agroalimentaires de la ville se limitent aujourd'hui à la fabrication de quelques produits phares comme le sucre, la farine et les alcools.
Cette exposition, couplée avec l'exposition "Ouvriers d'ailleurs" aux archives départementales d'Aix-en-Provence, s'articule autour des 9 matières premières qui ont marqué l’histoire industrielle de la ville de Marseille et de ses environs :
- les indiennes qui sont des cotonnades peintes, teintes et/ou imprimées avec des couleurs et motifs floraux et animaliers. Elles symbolisent l'irruption de la culture asiatique dans les garde-robes et les intérieurs provençaux. A partir du 18° siècle, l'indienne devient un tissu emblématique de la culture et de l'industrie provençale.
- le corail, espèce presque endémique de la Méditerranée. Conservé brut ou travaillé pour devenir chapelet de prière, amulette, parure prophylactique, monnaie, bijou ou élément de décor, il a cumulé depuis l'Antiquité vertus sacrées et profanes, alimenté un patrimoine artistique original et cristallisé les efforts des populations littorales de la Provence autour de sa pêche, de son industrie et de son commerce.
- les minerais et les métaux : le travail des minerais et des métaux ferreux et non ferreux a donné à Marseille de courts mais grands moments de prospérité. La ville de Marseille est active dès le XVII° siècle dans la transformation et le négoce du plomb brut britannique, avant de se tourner vers l'Espagne. Huit usines sont créées entre 1848 et 1854, notamment celle des Goudes et de l'Escalette. Marseille a ainsi contrôlé l'économie internationale du plomb pendant plus de quinze ans. La sidérurgie apparaît au milieu du XIX° siècle avec les hauts-fourneaux de Cassis au quartier du Bestouan (faillite en 1857) et ceux de Marseille-Saint-Louis (fermés en 1905). La sidérurgie renaît de ses cendres en 1973 avec l'usine Solmer à Fos-sur-Mer, aujourd'hui exploitée par ArcelorMittal.
- les matériaux de construction : de nombreuses usines fortement spécialisées dans la production de tuiles, de briques, de mallons, de chaux ou de ciments ont réussi dès le XIX° siècle à exporter leurs produits dans le monde entier. Seuls subsistent aujourd'hui les sites industriels de grands groupes (Lafarge) ou spécialisés sur un segment particulier comme la fabrication des santons ou la céramique de jardin.
- la bauxite et l'alumine. La bauxite fut identifiée au pied du château des Baux-de-Provence en 1821 par le chimiste Pierre Berthier. Au XIX° siècle et au cours du XX° siècle, plusieurs gisements français sont exploités, mais le principal est de loin celui de Brignoles. Jusque dans les année 1940, la France est le premier producteur et exportateur mondial de bauxite. Depuis, la dernière mine varoise a fermé en 1990. Les bauxites d'importation sont transformées pour faire de l'aluminium mais aussi des alumines de haute qualité (utilisées pour les plaquettes de frein, écrans LCD, téléviseurs, smartphones,...).
- les corps gras de cette activité à Marseille remonte au minimum au XIV° siècle. Longtemps dominées par la fabrication des bougies et du savon de ménage à base d'huile d'olive, cette activité s'est profondément transformée au cours des XIX° et XX° siècles en mettant au point de nouveaux produits comme l'huile d'arachide de table, les beurres végétaux, les savonnettes parfumées, la lessive en poudre. Complètement sinistrée dans les années 1970, la transformation des corps gras n'est plus représentée aujourd'hui que par quelques PME produisant des produits traditionnels et réputés "bio".
- le pétrole. Marseille s'intéresse au pétrole très tôt et importe ses premiers barils à partir de 1862. Entre les deux guerres mondiales, un véritable complexe industriel nait sur les pourtours de l'étang de Berre avec la mise en place de la raffinerie de Berre (1931), de celle de Lavéra (1933) puis de l'usine de La Mède (1934). Après la Seconde Guerre Mondiale, de nouvelles infrastructures sont mises en place à Fos-sur-Mer, capables d'accueillir les supertankers. La région marseillaise assied alors son influence en accueillant le dépôt de tête du pipe-line Sud-européen. Aujourd'hui, le pétrole représente un secteur clé de l'économie régionale, les hydrocarbures assurant les deux tiers des échanges maritimes. L'ensemble Marseille-Fos constitue un port pétrolier d'envergure mondiale, devancé seulement par Houston et Rotterdam.
- le tabac et les allumettes. La production d'allumettes se développe à Marseille après 1840 avec les maisons Roche et Caussemille et leurs manufactures du Prado et de la Belle-de-Mai. Les deux entreprises fusionnent ensuite et s'implantent en Italie, Algérie et Belgique. Le tabac est préparé à Marseille dans les manufactures de la rue Sainte puis à la Belle-de-Mai (1868-1990). Spécialisée dans les cigares et dans les tabacs à mâcher et à fumer la pipe, la manufacture développe la cigarette (dès 1873 avec le modèle "élégante") qui devient sa production exclusive après la Seconde Guerre Mondiale avec la "Gauloise" et la "Gitane".
- l'agroalimentaire. Les production de farines, de pâtes, de semoule, de riz, de biscuits, d'alcools, de café, de réglisse, de chocolat ou de sucre ont nourri la croissance de Marseille et de ses environs en favorisant l'imbrication des fonctions commerciales, maritimes et industrielles. Après avoir occupé plusieurs milliers d'ouvriers et donné naissance à quelques marques célèbres comme le sucre Saint-Louis, la farine Francine, la Banette, la bière Zénith, Orangina, le pastis Ricard ou le thé Eléphant, les industries agroalimentaires de la ville se limitent aujourd'hui à la fabrication de quelques produits phares comme le sucre, la farine et les alcools.
morceau de couverture piquée sur tissu des Indes | caraco coupé dans un tissu des Indes | morceau de lambrequin sur tissu des Indes |
les minerais et les métaux | actions de la société l'Escalette | vue générale de la Société Générale des Tuileries de Marseille | la bauxite et l'alumine |
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le tabac et les allumettes | Gauloise Caporal |
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